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Un Québec unilingue français!
Date de diffusion : 21 mai 1966
Dès lors que le politique s'empare de manière définitive de la question linguistique dans les années 1960, deux idéologies vont se heurter et tenter d'emporter l'adhésion de la majorité au Québec : le bilinguisme et l'unilinguisme français. Le mouvement nationaliste a fait de ce dernier l'un de ses principaux chevaux de bataille.À la veille des élections provinciales de juin 1966, Pierre Bourgault, chef du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN), lance un vibrant appel en faveur d'un Québec unilingue français.
Jusque dans les années 1960, l'unilinguisme français au Québec est une vue de l'esprit, le bilinguisme, un dialogue à sens unique. Les anglophones n'ont jamais été contraints d'apprendre le français, l'anglais étant la langue du travail et du commerce, particulièrement à Montréal. En revanche, nombre de francophones doivent être bilingues s'ils veulent obtenir du travail.
Pour les tenants d'un Québec français, l'unilinguisme corrigerait le déséquilibre en obligeant les anglophones à apprendre la langue de la majorité et redonnerait aux francophones la pleine mesure de leurs droits.
L'unilinguisme radical recrute ses militants au sein du mouvement nationaliste, mais aussi dans les centrales syndicales et chez les étudiants. Bien que revendiqué bruyamment, il demeure cependant le fait d'une minorité au sein de la majorité. Nombre de Québécois francophones se montrent davantage favorables à un bilinguisme équilibré.
D'autres prônent un unilinguisme modéré, c'est-à-dire la primauté du français dans le respect des droits linguistiques de la minorité anglophone. René Lévesque, ministre libéral dans le gouvernement Lesage, puis fondateur du Parti québécois en 1968, est de ceux-là.
Un Québec unilingue français!
• Au cours des années 1960, le terme « Québécois » supplante peu à peu celui de « Canadien-français ». Le geste n'est pas qu'un caprice de vocabulaire. En évacuant ainsi la référence au Canada, les Québécois confirment leur identité propre, redéfinie sur la base du territoire qu'ils occupent. De Canadiens français minoritaires qu'ils étaient dans un Canada anglais, les voilà maintenant Québécois majoritaires au sein d'un Québec essentiellement français. Les Anglo-Québécois, eux, sont désormais relégués au statut de minorité.• Le bilinguisme se joue tant sur la scène provinciale que fédérale. Devant la montée du mouvement nationaliste québécois et les revendications des Canadiens français, le gouvernement Pearson crée la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme en 1963. Elle débouchera sur l'adoption de la Loi sur les langues officielles six ans plus tard.
• Selon un sondage publié en avril 1969 dans le quotidien de langue anglaise Montreal Star, 30 % des francophones seraient alors favorables à une législation imposant l'unilinguisme français.
Un Québec unilingue français!
Média : Télévision
Émission : Les Élections provinciales
Date de diffusion : 21 mai 1966
Invité(s) : Pierre Bourgault
Durée : 6 min 14 s
Audio d'une émission de télévision
Dernière modification :
17 mars 2008


Télévision
11 min 16 s
L'année 1960 marque un point tournant dans la lutte pour la reconnaissance du fait français au Québec.
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Pierre Bourgault se servait de l'argument de la langue pour exciter la colère des francophones dans le but d'aller chercher des votes chez les plus ignorants vivant sur notre territoire. Ce que Bourgault ne disait pas dans ses discours flamboyants, c'est qu'au Québec, il n'y avait pas d'écoles publiques françaises. Il y avait que des écoles Catholiques. Personnellement, j'ai été expulsé en déc. 1953 des écoles françaises et ceci pour 4 ans ; en sept 1957, j'ai été repris après un procès que ma famille a gagné. En automne 1960, j'ai été à nouveau expulsé des écoles françaises du Québec mais cette fois j'ai été dirigé dans une école anglaise, moi francophone pur-laine ! Notre société contrôlé par les religieux Catholiques, était carrément arriérée. C'était comparable aux écoles religieuses d'aujourd'hui dans les pays de dictature religieuse.
Soumis par : Jean-Pierre Chabot